L’antigymnastique pour vivre

L’antigymnastique pour vivreL’antigymnastique pour vivre avec soi. Toi qui entres ici, oublie que tu veux être champion du monde de ta rue. L’antigymnastique n’exige pas d’entraînement. On se fiche des pectoraux et des performances. Celui qui n’a jamais fait de sport est le bienvenu. Pas d’investissement de matériel, d’accessoires vus à la télé, ni de mode à suivre, de modèle à copier ou de respiration à apprendre.

L’Italie, l’Espagne, le Canada ou le Brésil en raffolent. Il suffit de venir avec son corps. Danielle Carbonnel est donc celle qui fait les présentations.

Ledit corps n’est pas forcément un familier. On dort ensemble, on le voit souvent, on l’entend gémir, on tente de l’habiller, mais cela n’en fait pas une vieille connaissance.

On ne l’a pas tous su, mais Thérèse Bertherat a expliqué un jour que notre corps dispose d’une intelligence, d’une histoire, d’une mémoire, et qu’il mérite beaucoup mieux qu’une domestication forcée et un dressage systématique.

Ce n’est pas tous les matins que l’on entend parler de soi comme d’une entité remarquable, un tout indivisible, un territoire insoupçonné à conquérir.

Une sorte d île de Pâques à portée de main, dense et mystérieuse.

Danielle a puisé aux deux sources pour devenir praticienne d’antigymnastique et redessiner le cours de son existence.

À Royan et Bordeaux (1) où elle a ouvert ses ateliers, les explorateurs d’eux-mêmes – un homme pour cinq femmes – viennent la voir à l’âge de la maturité.

Eux sont debout, assis ou étendus. C’est une histoire. Elle raconte les mouvements. Chacun d’eux est précis, très respectueux du corps et des physiologies particulières. Le but est de trouver ses gestes et d’en parler.

Il y a un déséquilibre anormal entre l’énergie concentrée à l’arrière du corps – la nuque, les reins, les fesses, l’arrière des cuisses -, un ensemble sans faille qui travaille trop, et les muscles de l’avant-corps.

Nous ignorons nos pauvres pieds et nos modestes genoux, et nous vénérons la tête et les épaules, nos vitrines pomponnées.

Le voyage de l’anti-gymnastique, chez elle, se pratique en groupes de quatre ou de six.

L’antigym permet de réaliser que beaucoup de choses sont réversibles.

Vous faites dix séances d’une heure trente, et un beau jour vous vous offrez cette émotion.

résumé art de Sudouest

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