Les opposants à l’autoroute A 831 reprennent espoir
Si l’État, en refusant de financer le surcoût environnemental de 150 millions d’euros au bas mot, enterrait sans le dire un projet qui n’en finit pas de commencer depuis 15 ans ? Ils sont de plus en plus nombreux à le redouter, ou à l’espérer, en Charente-Maritime. Le président du Conseil général continue d’y croire. Nelly Verdier préside l’association Vivre bien en Aunis qui se bat depuis dix ans contre un projet qu’elle qualifie d’inutile, coûteux et destructeur.
Consensuel en diable depuis que les cantonales l’ont rassuré sur son avenir présidentiel, Dominique Bussereau veut croire et faire croire que les deux ne sont pas incompatibles.
Il a expliqué dimanche avoir entendu «le message des électeurs de Marans» et qu’il allait relancer le dossier sur le contournement court de la ville.
Le tracé est fixé, les recours purgés, les terrains en cours d’acquisition, elle n’existe pour l’instant que sur le papier. Le coût prévisionnel s’alourdit au fil du temps.
Les 64 kilomètres de bitume, évalués à 560 millions d’euros en 2002, sont estimés aujourd’hui à 650 millions, dont la moitié d’argent public (État et conseils généraux).
Plus, donc, les 150 à 200 M€ a à la charge des collectivités que coûtera le tronçon de 3,3 kilomètres sur pilotis préconisé par la Ligue de protection des oiseaux et retenu par le gouvernement pour franchir sans trop de casse le Marais poitevin.
La seule pertinence de la A 831, finalement, c’est de prolonger la A 837 Saintes-Rochefort, cet appendice de 36 kilomètres sur la carte d’ASF (Autoroutes du sud de la France) qui, depuis 1997, coûte plus cher qu’il ne rapporte.
«Rentabilité financière faible» et «estimations de trafic trop optimistes», peut-on lire dans un rapport d’activité de la filiale du groupe Vinci.
Non seulement la A 837 a coûté 367 M€ au lieu des 237 prévus, mais encore le trafic est moindre qu’espéré : 9 534 véhicules/jour en 2009, alors que les prévisions tablaient il y a 15 ans sur 16 815. S