La Bohème, dernier ‘bar à bouchon’ de Rochefort : la maison est close
Le rouge démis au fronton du dernier bar à hôtesses de la ville, et c’est tout une curieuse tradition libertino-historique qui disparaît pour de bon. Un tabou finalement plus toléré que surveillé par des autorités rêvant à demi-mot que toutes les licences IV de la ville soient aussi bien tenues que La Bohème.
«Du moment qu’il n’y avait pas de bordel au bordel, on laissait faire», explique un ancien flic qui ne reconnaît que quelques descentes de routine, histoire de vérifier l’identité des filles autant que celles de leurs coquins déculottés à l’ombre des alcôves.
«Faut dire que l’établissement a longtemps été administré par la fameuse Blondie, une Rochelaise parachutée du boulevard de la soif», explique un autre agent de la Mondaine de proximité.
Officiellement donc, la prostitution rochefortaise est morte de sa belle et petite mort il y a quelques jours à peine.
Pour autant, la chasse au tapin a bien ici été enclenchée au milieu des années 90, sous le zèle d’un commissaire à la tête d’une maison Poulaga alors peu portée sur la tolérance.
Avec, cette fois, la fin de La Bohème, je plains les chefs de chantiers et autres VRP en déplacement à Rochefort.
Résultat, l’État ne fait rien, et les filles prennent des risques en fuyant la ville pour vendre leurs charmes dans des forêts isolées, sur Internet ou encore dans ces bars à hôtesses où l’on doit se saouler avec les clients. Source