Le défi électrique décolle

Le défi électrique décolleLe défi électrique décolle de Royan. Inutile de chercher l’avion électrique E-Fan à la verticale de l’aéroport de Royan-Médis la semaine dernière. Il était en démonstration au salon aéronautique de Berlin. Puis il devait filer dans les cieux anglais pour y faire entendre son silence à peu près complet. Le prototype mis au point par Airbus Group Innovations et par Aéro Composites Saintonge (ACS) se dévoilera un peu partout cet été.

Le premier avion électrique auquel est promis un avenir industriel a cumulé une trentaine d’essais en vol.

C’était le 25 avril sur l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, en présence du ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, d’un aréopage d’officiels et d’une collection impeccable de petits fours.

«Un passage obligé et aussi une forme de reconnaissance», selon Didier Esteyne, la cheville ouvrière du projet.

Directeur technique d’ACS, ce quinquagénaire volubile a crayonné le premier dessin de l’E-Fan le 14 janvier 2011. Aéro Composites Saintonge est installée rue Saint-Exupéry, ça ne s’invente pas pour les passionnés d’aéronautique.

Sans passé ni formation d’ingénieur, si l’on considère que les Beaux-Arts à Bordeaux ne préparent guère aux calculs de portance. L’intéressé a compensé avec un certain goût pour l’aventure, qui l’a mené jusqu’aux cieux du Mexique et des États-Unis, où il a travaillé il y a vingt-cinq ans.

Elles comprennent Pierre Duluc, le patron de la société Aquitavia, alors implantée à La Réole (Gironde), quand il est passé par la case de l’épandage agricole, ainsi que Marc Faure et Olivier Bugeau, des ingénieurs aéronautiques à la retraite qui lui ont transmis tout leur savoir.

Ou encore l’ami Gérard Feldzer, l’ancien directeur du musée de l’Air et de l’Espace, qui a mis le lilliputien ACS en relation avec le géant Airbus Group pour donner sa chance à l’E-Fan.

Avec Olivier Michaud – batteur de jazz dans une autre vie – et Dominique Bonnaire, le second pilote d’essai de l’E-Fan.

Pas le temps de rêvasser dans les nuages avant de regagner le plancher des vaches.

Il faut maintenant amener lentement l’E-Fan à maturité. Jusqu’à la chaîne de production, qui verrait le jour dans une nouvelle usine en bordure des pistes de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac d’ici à 2017. « Le progrès des batteries a rendu le projet viable »

Résumé art Jean-Denis renard de Sudouest

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