« L’heure est à la rigueur »
« L’heure est à la rigueur ». La situation n’est peut-être pas encore désespérée, mais elle est indéniablement grave. Dans sa présentation du budget primitif 2014, Didier Quentin n’a pu que pointer les baisses – nombreuses et conséquentes – de recettes pour la Ville, aujourd’hui en décalage avec les dépenses imposées aux collectivités locales.
Royan, par exemple, doit composer pour le présent exercice avec une baisse de 6 % de la dotation globale de fonctionnement que lui alloue l’État, soit un manque à gagner évalué à 340 000 euros.
Les redevances du casino aussi sont en baisse, de l’ordre de 100 000 euros.
La municipalité table également sur un recul de 10 % de sa recette sur la taxe additionnelle aux droits de mutation – prélevée sur les transactions immobilières -, soit encore 145 000 euros de recettes en moins.
Pour sa première intervention en tant qu’élu d’opposition, l’ancien directeur général des services de la Ville Alain Larrain a associé analyse technique du budget 2014 et contestation politique.
En estimant que «plutôt que de diminuer les investissements, il vaudrait mieux diminuer certaines dépenses de fonctionnement excessives ou inutiles».
Calculs et définition stricte de la capacité d’autofinancement à l’appui, l’ancien DGS considère aussi que la majorité a artificiellement présenté un budget prévisionnel équilibré, pointant l’intégration de l’excédent budgétaire enregistré lors de l’exercice 2013.
Un excédent de 2 546 000 euros qui, s’il n’avait pas été intégré dans le calcul de l’autofinancement sur lequel la municipalité peut s’appuyer en 2014, aurait conduit à la présentation d’une capacité d’autofinancement négative de l’ordre de 1 069 M €.
Votre propre calcul est peut-être vrai sur le plan mathématique, mais il est politiquement faux. «L’heure est à la rigueur», a sentencieusement rappelé Didier Quentin lundi soir.
Les seules hausses des tarifs du gaz et de l’électricité devrait engendrer un surcoût de 210 000 euros sur la facture énergétique de la Ville.
La majorité municipale promet de «continuer à maîtriser la masse salariale» de la commune, de «développer la mutualisation avec nos communes et avec la Cara», de «contenir les charges de fonctionnement».
«Cette rigueur ne doit pas, pour autant, nous astreindre à un manque d’ambition», estime le député-maire.
Les investissements de la Ville en 2014 seront toutefois concentrés sur les attentes que Didier Quentin estime prioritaires dans l’esprit de la population.
«Nous compatissons à vos difficultés et à celles des Royannais», a assuré Gérard Jouy au nom de l’opposition Front national, s’adressant «à Didier Quentin, le maire».
La socialiste Régine Joly, elle, a focalisé son intervention, au nom de l’opposition de gauche, sur le local et ce budget primitif 2014 sur lequel la gauche s’est abstenue, «dans la mesure où nous n’avons pas pu travailler sur sa construction».
Régine Joly a été plus explicite : «Je propose qu’on regarde de près les comptes des associations qui disposent déjà d’un bon matelas et ne sont pas dans la situation de devoir payer des salariés» pour, dans l’esprit de l’élue socialiste, ajuster au plus près des besoins les aides accordées par la commune.
Résumé art Ronan Chérel de Sudouest