Des Brésiliens pillaient les comptes bancaires
S’il est attesté que de très nombreux Brésiliens font des prouesses acrobatiques avec un ballon rond, il a été démontré jeudi, devant le tribunal correctionnel de La Rochelle, que trois ressortissants de ce vaste pays savaient aussi parfaitement jongler avec les comptes bancaires ouverts avec de faux papiers.
Avant de se retrouver en détention provisoire (quatorze mois pour deux qui étaient aussi en situation irrégulière, huit mois pour le troisième), les trois hommes, dotés de la nationalité portugaise grâce à des faux documents administratifs, utilisèrent, courant 2011, des moyens de paiement (cartes bancaires et chéquiers) mis à leur disposition.
Et ce dans différentes banques situées à La Rochelle, son agglomération, Niort mais aussi dans la petite commune de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres).
Les trois hommes avaient mis en place un processus financier, dit de cavalerie.
La machine à «faire des sous» était donc bien rôdée mais au fur et à mesure, la liste des commerçants, avec des chèques non honorés par les banques, s’agrandissait.
Le préjudice, du moins celui des parties civiles constituées à l’audience, s’élevait à 26 600 euros.
Parmi les différents commerçants, seules deux banques demandaient leur dû.
La magistrate requérait des peines entre deux et trois ans de prison ferme, avec interdiction du territoire français pendant cinq ans et maintien en détention pour les deux prévenus se trouvant dans le box.
Alors que toute l’audience avait tourné autour de l’existence d’une escroquerie en bande organisée, les deux avocats, Me Erik Sainderichin et Me Victor Domingues, éreintèrent en des termes plus ou moins crus et militants le système bancaire accusé d’avoir participé, par sa logique commerciale, à ses propres déboires.