Le joyau discret du port

La criée du port de pêche de Royan est à l’image du maigre, méconnue, y compris des Royannais eux-mêmes. À l’instar pourtant de l’espèce emblématique de l’estuaire, la criée gagne à être connue. Les quelque 35 bateaux enregistrés à Royan, en effet, misent sur la noblesse des espèces qu’ils ciblent. La sole, le bar et le maigre, notamment, tirent du coup vers le haut le prix moyen de vente, d’année en année le plus élevé des 37 criées de France.

Ne pas se fier à l’évolution à la fois du tonnage vendu et du chiffre d’affaires.

Certes, fin août, à 646 tonnes, la «production» des pêcheurs royannais recule de 7 % par rapport à l’an dernier à la même époque.

Le chiffre d’affaires sur les huit premiers mois de l’année – 5,32 millions d’euros – baisse aussi, de 8,8 %.

«Mais 2011 avait été une année exceptionnelle», rappelle le directeur de la criée, Joël Richaud, «et il n’est d’ailleurs pas impossible qu’on égalise en 2012 les résultats de l’an dernier».

Les pêcheurs locaux récoltent les fruits d’une démarche déjà ancienne, qui a pris parfois du temps à entrer dans les m\u0153urs, comme celle qui a visé à donner de véritables lettres de noblesse au bar, désormais porteur – pour les volontaires – d’un «pin s» attestant de son respect d’un cahier des charges strict et donc de sa qualité.

En misant sur le haut de gamme, les pêcheurs locaux ont visiblement visé juste.

Le prix moyen, lui aussi, se stabilise, largement au-dessus des 8€ le kilo.

Même l’hypermarché E. Leclerc s’y est mis, mettant d’ailleurs en valeur la fraîcheur de ces poissons tout juste débarqués, vendu dans l’après-midi et proposés dès 17 h 30.

Certes, les volumes achetés par les poissonniers locaux ne représentant pas plus de 15 % du tonnage total produit et vendu chaque année, mais l’honneur est sauf : on peut trouver à Royan du poisson du cru. S

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