Les gardiens de l’« Hermione »

L-HERMIONELes deux bateaux-portes attendus par la cité de Colbert, le 21 avril, pour la mise à flot de la frégate, sont fabriqués dans le chantier Ravestein, au bord de la rivière Waal. Visite guidée, en présence d’une délégation rochefortaise. Le PDG du chantier, Cees Ravestein, observe le flanc du bateau-porte en compagnie du maire, Bernard Grasset. Plus plate qu’une mer d’huile, voici la province néerlandaise du Gueldre.

Dans son coeur champêtre, elle peut compter sur la bourgade de Deest pour faire oublier le versant sulfureux des Pays-Bas.

Derrière des murs de briques ocre, quelque 1 800 âmes coulent ici des jours paisibles, loin des distractions interlopes d’Amsterdam.

Car un défluent du Rhin, la Waal, sert d’autoroute fluviale aussi parfaitement qu’elle bordure le village.

Dès lors, rien d’étonnant à ce qu’un chantier naval prospère à cet endroit : l’entreprise familiale Ravestein, dont dépend un bout de patrimoine rochefortais.

En effet, les hangars Ravestein dissimulent la fabrication des bateaux-portes, ces étranges caissons conçus pour étanchéifier les formes de radoub de Rochefort, à l’heure où la frégate passera de l’une à l’autre.

Mais les «petits» bateaux-portes, qui vont sur l’eau, n’ont pas d’ailes. Des Pays-Bas jusqu’à Rochefort, ils doivent emprunter une immense barge pour parcourir 650 milles nautiques, soit 1 200 km (voir l’infographie).

Le départ de cet aller sans retour est fixé au 16 avril, pour une arrivée espérée trois jours plus tard, dans l’Arsenal. En guise d’apéritif, une visite s’imposait.

Elle était proposée, la semaine dernière, à une délégation rochefortaise composée du maire Bernard Grasset, du directeur des services techniques Alain Papillon, du maître de port Pascal Proust et de la directrice de cabinet Catherine Dupuis.

«Quand on construit ces ouvrages, ils sont généralement amenés à servir régulièrement», indique Jessie Vanlanduyt, la manager francophone du chantier.

Certes, la frégate ne voguera pas quotidiennement sur les flots.

Et là ne s’arrêtent pas les spécificités rochefortaises.

L’autre sera installé avec son leste de béton (5 tonnes maximum), devant le futur bassin de la frégate.

En clair, un bateau-porte de 125 tonnes, 17,5 m de long et 6,6 m de large sera suspendu au-dessus de la forme Louis XV, avant de s’y faufiler. De Deest à Rochefort, nous ne croiserons aucun obstacle. S



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