La mer sous plus haute surveillance
Il ne faut pas confondre phare et sémaphore. À Chassiron, à l’extrémité nord de l île d’Oléron, où le vent plie les arbres, les deux tours, qui sont voisines, sont les dernières constructions avant le grand large. Le premier phare a été édifié à la fin du XVIIe siècle pour signaler la côte aux bateaux, qui venaient s’y échouer trop souvent. Le sémaphore a été bâti deux siècles plus tard et il est aujourd’hui l’un des 26 sites de contrôle que la marine nationale possède sur la façade atlantique entre la baie du Mont-Saint-Michel et la frontière espagnole.
Jour et nuit, des bordées de trois marins guetteurs de la flotte s’y succèdent toutes les quatre heures pour veiller sur la mer et sur le trafic maritime : les entrées et les sorties des ports de commerce de la Pallice et de Rochefort, mais aussi les allées et venues des bateaux de pêche et de plaisance, et même les véliplanchistes et tous les autres usagers de l’océan.
La portée du radar est supérieure, entre 40 et 45 kilomètres.
«Nous devons être à l’affût de tout», souligne le maître principal Loïc Le Flanchec, chef de poste du sémaphore de Chassiron.
Il arrive de temps à autre que tous les sémaphores soient interrogés pour savoir s’ils ont vu passer tel ou tel navire, par exemple porté disparu.
Lorsqu’un bateau équipé d’un SIA se présente dans la zone du sémaphore, sa localisation et son nom apparaissent immédiatement sur les écrans de surveillance qui équipent la salle de veille.
Le programme de rénovation des radars qui vient d’être lancé devrait permettre d’améliorer les performances de plusieurs sémaphores, notamment dans les zones les plus sensibles du littoral.
«Soit on va chercher à voir plus loin, soit on va essayer de repérer des embarcations plus petites», note un représentant de la DGA. S