Les voiles rochelaises du record
Samedi au petit matin, tout le monde se retrouvait en mer, dans le goulet de la rade de Brest, pour saluer l’exploit de l’équipage de «Banque populaire V».À bord, au côté du skipper Loïck Peyron, Arthur et Pol apercevaient leur père Jean-Baptiste, chef de quart et responsable voiles du maxi-trimaran de 40 mètres, couronné comme les treize autres membres d’équipage pour ce tour du monde réalisé en 45 jours, 13 heures et 42 minutes.
Et Fred Charpail retrouvait l’ami de trente ans, le complice, et le cogérant du groupe Voilerie Incidences.
A La Rochelle, la présidente de la Société des Régates Rochelaises, Claire Fountaine, envisagerait aussi un temps de fête pour saluer le retour de Jean-Baptiste Le Vaillant.
C’était extrêmement émouvant de voir cet équipage aussi frais, quand le bateau est sorti de la nuit.
Oui, La Rochelle peut s’attribuer un morceau de ce record, mais seulement la part qui lui revient.
Si elles avaient la résonance de la fraternité, ces retrouvailles étaient aussi celles des spécialistes qui ont réalisé dans leur entreprise de la Ville-en-Bois les voiles du record.
On parle de six voiles, pour une parure d’une surface totale de 2 357 mètres carrés.La plus massive : la grand-voile et ses 417 kilos.
Hier en début d’après-midi, quand il a rejoint La Rochelle, Frédéric Charpail avait encore les yeux chargés de la fête qui s’est emparée de Brest, samedi.
Après les retrouvailles, les conférences de presse et les agapes municipales, près de 500 personnes se sont retrouvées dans l’atelier brestois d’Incidences pour lever plus d’un verre.
Avant «Banque Populaire V», sa garde-robe avait habillé l «Orange» et l «Orange 2» de Bruno Peyron, mais aussi le «Groupama» de Franck Cammas, dont le précédent record de 48 jours et des gouttelettes d’écume vient d’être vaporisé.
Mais Fred Charpail reconnaît que cette victoire renvoie des vibrations différentes des autres.S