Quand Aytré fait son cinéma
On l’appelle le quartier des Grands-Prés ou le quartier Pierre-Loti. On y trouve la plus importante concentration d’habitations à loyer modéré de la ville d’Aytré. Des bâtiments qui, à l’époque de leur construction, avaient été gratifiés de noms à faire rêver : Galapagos, Canaries, Baléares, Antilles, Fidji, Éoliennes\u2026 Il n’y a pas si longtemps, on estimait à 1 000 le nombre de personnes vivant dans les immeubles de la cité Pierre-Loti. Mais le Plan de rénovation urbain (PRU) étant entré dans sa phase «démolition», certains habitants ont été relogés.
Bientôt, ce sera le tour des Baléares et des Antilles.
«On est amputé d’un bras et ça vous démange encore deux ans après», résume Nicolas Habas. Nicolas Habas est cinéaste et tourne aussi bien de la fiction que du documentaire.
Pour «La parole en chantier», document réalisé en plusieurs épisodes à partir de 2004, il s’est immergé dans le quartier de Ma Campagne à Angoulême, à l’occasion de l’ORU (opération de renouvellement urbain).
Les habitants ont défilé devant sa caméra, livrant leurs doutes, leurs joies, leurs souvenirs.
Ce travail, très apprécié, ainsi que ses qualités d’auteur-réalisateur, ont convaincu l’équipe du Festival international du film de La Rochelle de lui confier un atelier pédagogique.
Destination «Le Club», local dédié aux loisirs des jeunes du quartier Pierre-Loti. Objectif : «aider les enfants à recueillir la parole des adultes pour la transformer en la poétisant». Les adultes, ce sont les Aytrésiens de la défunte résidence Canaries, des Baléares, des Antilles, etc. S