Reboiser quand même…, pour la dernière fois ?
Faut-il reconstituer la forêt aquitaine de pins maritimes? Même si le Code forestier en fait une «culture obligatoire», la question s’est posée. En effet, les deux violentes tempêtes survenues en dix ans ont considérablement affaibli le potentiel et sérieusement ébranlé les énergies.
Progressivement elles se remplissent : 4 millions de mètres cubes rentrés à ce jour, 1 million en attente sur le bord des routes.
Et puis, dans le même ensemble, une forêt encore debout, verte souvent, mais parsemée d îlots de couleur brune, signe d’une virulente attaque de chenilles sur les arbres fragilisés.
L’agriculture lorgne, bien sûr, 40 000 hectares et le photovoltaïque sur 10 000, mais le maïs devient de plus en plus contraint par la disponibilité de la ressource en eau.
Depuis septembre dernier, sous l’égide du groupement d’intérêt public (GIP) Écofor, mandaté par les ministères de l’Agriculture et de l’Écologie, cinq groupes de travail planchent sur l’avenir de la forêt.
Ils sont censés jouer un rôle important en termes de biodiversité et de résistance phytosanitaire du pin maritime, en abritant les oiseaux prédateurs des insectes ravageurs.
«Quelques milliers d’hectares» de robiniers sont aussi envisagés sur les marges, tandis qu’à la faveur du changement climatique l’eucalyptus, gélif, pourrait être réintroduit pour des usages de bois énergie.
Mais les associations écologistes sont plutôt réservées sur les espèces «exotiques», l’eucalyptus en particulier, qui, selon Philippe Barbedienne, «épuise les sols».
Les futurs arrêtés ministériels de reboisement devraient être le reflet de ces approches. Source