Eoliennes : le vent mollit
Quand un projet est accepté, ce sont les associations de défense qui, vent debout, saisissent la justice administrative. Du tribunal de Poitiers à la cour d’appel de Bordeaux, jusqu’au Conseil d’État pour les dossiers les plus chauds comme celui d’Yves, les aérogénérateurs génèrent ainsi plus de contentieux que d’énergie.
Si la Charente-Maritime est en pointe dans ce domaine, elle le doit à ses préfets.
Bernard Tomasini (2004-2005), aujourd’hui préfet de la région Poitou-Charentes, puis son successeur, Jacques Reiller (2006-2008), n’étaient pas spécialement branchés éolien.
Une douzaine de projets ont été recalés sous leur règne, tandis que la nomination à la commission départementale des sites d’un opposant notoire, Michel Broncard, alors responsable de Vent de colère en Aunis, était vécue comme une provocation par les pro-éolien.
Dernière décision en date, la cour d’appel de Bordeaux vient d’annuler le refus opposé à la Société française d’éoliennes d’implanter un parc de cinq machines à Saint-Germain-de-Marencennes.
Pas sûr que la société, qui exploite déjà Saint-Crépin et Bernay-Saint-Martin, souhaite aller jusqu’au bout, compte tenu de la forte opposition sur le terrain.
«Le Poitou-Charentes se distingue par un pourcentage de refus proche de 50 %, contre une moyenne nationale de 28 %», souligne l’Ademe, à Poitiers (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
Sur les 12 projets retoqués par l’administration, certains paraissent avoir été abandonnés par leurs promoteurs (Genouillé, Mortagne-sur-Gironde, Nuaillé-sur-Boutonne…) tandis que d’autres sont toujours dans l’air après décision de justice (Saint-Jean-de-Liversay, Bignais-Mazeray, Saint-Mandé-sur-Brédoire, Marsais, Saint-Pierre-de-Juillers…).
Philippe Goron, le maire de Saint-Crépin, s’inquiète pour l’avenir à terme des 80 000 euros que lui rapportent «ses» cinq éoliennes. Source